
Mais d’où vient le mot « scrupule » ?
Avoir des scrupules est sans aucun doute préférable à n’en avoir aucun. Mais en fait, d’où vient ce mot ?
Tout d’abord, reprenons sa définition selon le dictionnaire Larousse : « scrupule n.m : hésitation à agir, inquiétude morale provenant de la crainte de commettre une faute. Exigence morale très poussée, née de la crainte de manquer à la perfection. Doute sur un point précis, entrainant une correction, une retouche, etc. »
Aujourd’hui, nous n’avons conservé que le sens figuré du terme, mais qu’en est-il de son étymologie ?
Posez la question à un légionnaire romain, il préférera clairement éviter d’avoir un « scrupulus » dans sa caliga. Mais pourquoi donc ? Reprenons les bases du latin : les caligae étaient les sandales réglementaires de l’armée romaine. Sans elles, Rome ne serait pas devenue la puissance mondiale qu’elle fut jadis. Les légionnaires parcouraient de longues distances avec ces sandales et, grâce à leurs ouvertures, la transpiration et l’apparition d’ampoules étaient fortement réduites. Un véritable confort… sauf quand un scrupulus -petit caillou pointu- s’immisçait tout à coup entre la semelle et le pied et venait entraver la marche.
Cruel dilemme ! : souffrir en silence et continuer d’avancer avec son scrupulus, ou s’arrêter pour retirer le caillou et ralentir la colonne bien rangée des légionnaires -avec au passage une remontrance des supérieurs-.
Vous l’aurez compris, pour marcher de longues heures sans souffrir, il vaut mieux être sans scrupule.
Dies diem docet ! (Chaque jour en instruit un autre)